Compte rendu du lancement Premières Impressions hiver 2021
Une implication étudiante record malgré la pandémie
Par Alexane Dumoulin
Malgré le grésillement des micros ouverts et le frétillement des pixels, l’allégresse était de palpable lors du lancement conjoint de cinq publications étudiantes issues du Cégep de Saint-Jérôme, le 13 mai dernier. La soirée a donné lieu à des moments hors du temps, où la création et les mots éclipsaient la distance et l’isolement.
« Ç'a été la session de tous les records! », a clamé Alexis Vaillancourt, professeur de littérature au CSTJ à la tête du comité de rédaction de l’Étendard. Les cinq publications différentes présentées au courant de la soirée (dont une concoctée l’automne dernier), mettent au grand jour le fruit du travail de plusieurs dizaines d’étudiants persuadés qu’il est encore possible de créer ensemble, malgré tout.
Les premières impressions d’un laboratoire créatif
Tout d’abord, une publication issue du premier Intercollégial des revues littéraires et artistiques, événement organisé et hébergé par le CSTJ, a été lancée. Soulignant « l’incroyable implication de [ses] étudiants » en dépit du contexte difficile, M. Vaillancourt a animé le lancement de Premières impressions, s’appropriant la formule virtuelle pour proposer lectures et activités interactives.
À titre d’exemple, un cadavre exquis bricolé à partir de phrases provenant des créations de chacun des cégeps participants a été lu lors d’une performance collective. (voir vidéo ci-dessus)
Véritable incubateur de talents, la revue d’une centaine de pages abrite les œuvres d’étudiants issus de cégeps partout à travers la province. C’est lors d’une nuit de création, le 24 avril dernier, que les participants se sont rencontrés à travers l’écran de leur ordinateur pour envoyer promener la grisaille de la pandémie et mettre ainsi au monde ce petit pavé d’imagination. Le produit final est un amalgame magnifique de textes de tous genres et d’œuvres visuelles, tous issus du génie de la relève. Charles-William Brière-Gaudet, co-éditeur de la revue, a remarqué que « dans ce contexte où tout le monde est dans sa bulle, ç’a vraiment été un événement qui nous a rassemblés. »
Le CSTJ, une véritable machine à écrire
Le lancement de l’Étendard et du Trouble-tête, respectivement revues littéraire et journalistique du Cégep de Saint-Jérôme a suivi.
Renaissant de ses cendres après un an d’inactivité, le Trouble-tête a mis au monde son édition la plus costaude à ce jour, proposant entre autres de revisiter le contexte pandémique du point de vue des collégiens. Mariève Desjardins et Mélanie Plourde, professeures de journalisme supervisant la revue, ont tenu à féliciter la ténacité et l’excellent travail du comité rédactionnel constitué de seulement deux étudiantes.
Charles-William Brière-Gaudet, finissant en cinéma au CSTJ, a aussi lancé sa première publication solo. L’opuscule intitulé Juste les mots rassemble poésies et photographies du jeune écrivain, qui jouit déjà d’une forte reconnaissance dans l’enceinte de son cégep.
L’étudiant, qui est aussi co-éditeur de l’Étendard, a expliqué lors du lancement de cette 17e édition qu’il s’agit d’un « numéro qui a pris du temps à voir le jour, notamment à cause du contexte particulier. » Alexis Vaillancourt a mentionné des réunions d’équipe enflammées, dont une avoisinant les six heures! Le rendu est d’une beauté sobre, et explore entre autres les thèmes de la mémoire, de la violence et du territoire.
Ajout de texte: Colin Bruneau-Sauvé
Parmi les collaborateurs qui ont lu leurs œuvres pendant la soirée, Colin Bruneau-Sauvé y est allé d’un conte sur le mythique personnage du Croque-Mitaine, lecture soutenue par une cocasse mise en scène (voir vidéo ci-dessus).
Charles-William souligne aussi le travail de Vickie Tsaï, étudiante en arts visuels, qui signe la page couverture de l’Étendard. « Le rayon de soleil qu’elle capture à la surface d’une eau sombre symbolise en quelque sorte ce que l’Étendard espère incarner cette année : la lueur d’espoir dont on a tous besoin. »